Des bijoux brodés Des Bijoux Brodés avec des perles en verre de Murano, du cristal de Swarovski et autres perles semi-précieuses… Palmyre est une marque de bijoux française qui est une technique passionnante. Celle acquise d'abord en Italie puis à la Maison Lesage de Paris, ces ateliers de broderie rachetés par Chanel. C'est aussi une fois de plus, une reconversion étonnante dans l'artisanat.
Tu as appelé ta marque Palmyre. Qu'est-ce que cela représente? C’est mon prénom ! Mes parents étaient fascinés par l’Italie. Là-bas, beaucoup de femmes s’appellent Palmira, d’où mon prénom. Ma mère s’appelait Nieves et j’ai donné le prénom Cassiopée à ma fille pour entretenir la tradition. Ma marque est une invitation au voyage. C'est marrant, car tu as un parcours pourtant très éloigné du milieu de la broderie et du bijou. Traductrice , puis Webmaster pour la grande distribution ! Comment en es-tu arrivée là aujourd'hui, dans ce milieu de la broderie et des bijoux? Ma mère adorait les bijoux de créateurs. Mon père m’emmenait souvent avec lui dans des boutiques pour lui acheter des petits cadeaux. Et moi, j’étais déjà émerveillée autant par les splendides colliers d’ambre, que par les explications passionnées des créateurs. C’est en Italie où j’ai vécu plusieurs années, que j’ai rencontré une femme qui réalisait des bijoux en soutache (passementerie). Et c’est là que, avec mon compagnon de l’époque, nous nous sommes lancés dans notre première formation. Mon ami s’est formé au soufflage de verre et moi, à la soutache (cette technique qui permet de coudre des galons de passementerie). On a dû énormément travailler. Je ne savais même pas coudre un bouton ! Aujourd’hui nous sommes séparés mais nous continuons de collaborer. C’est lui qui créé les perles de verres de Murano avec lesquelles je confectionne mes bijoux. Il y a 2 ans, j’ai décidé de revenir à Paris pour entamer cette prestigieuse formation à l’école Lesage. La broderie d’art c’est vraiment un rêve d’enfant. J’ai tout lâché pour ça et je me suis autofinancée. C’est une formation qui est très chère… J’ai tout quitté pour faire quelque chose qui avait vraiment du sens pour moi !
Parle-nous des Ateliers Lesage?
C’est une très grande école à Paris. Ce sont aussi des ateliers Haute-couture qui, à la base, avaient été créés par Monsieur Lesage. Chanel a repris la Maison. Maintenant, il y a une école de broderie d’art et des Ateliers. Cela ouvre donc aussi la possibilité de faire des missions pour la Haute-Couture.
Nous sommes six élèves par classe avec un professeur qui s’adapte à notre niveau. Par exemple moi je suis au Niveau 2 – 3ème cours. Le professeur m’enseigne une technique et je vais devoir la retranscrire. Les cours sont de trois heures mais pour le cours suivant il faut travailler beaucoup plus à la maison pour acquérir vraiment les techniques.
J’y vais deux à trois fois par semaine.
D'abord, la technicité, qui est absolument incroyable, car c'est un savoir-faire d'une richesse extraordinaire. Ensuite, un certificat des huit niveaux accomplis à l'École Lesage est délivré. Pourquoi avoir choisi la broderie?
Comment utiliser cette broderie pour faire des bijoux? La soutache est utilisée essentiellement pour la broderie, on en a ensuite détourné l’usage pour en faire des bijoux. Moi, je conçois l'assemblage des galons colorés autour de perles en verre Murano, de perles Miyuki, ou d’autres perles ou pierres que je choisis minutieusement. Elles sont de différentes tailles et colorées de motifs et de couleurs particulières. Je n’utilise que des matériaux nobles. Mes bijoux sont entièrement réalisés à la main. J’utilise des apprêts et crochets de boucles d’oreilles en argent 925 ou en gold-filled, de qualité, uniquement fabriqués en Europe. Les cuirs dont je me sers pour la finition des bijoux sont des chutes que je rachète à Hermès, Vuitton, etc. L’écrin du bijou, est fabriqué à Lyon. Son prix est élevé, mais j’accorde une importance particulière au fait qu’il soit fabriqué en France.
Ça te prend combien de temps pour réaliser un bijou?
Si je ne compte que le travail de couture, pour une paire de boucles d’oreilles, il faut compter entre cinq et sept heures de confection.
Chaque collier demande environ vingt-cinq heures de travail.
(Pour vous faire une idée des prix, une paire de boucles d’oreille coûte entre 60€ et 250€).
Et tu ne fais que des pièces uniques?
Oui! Il n'existe qu'une seule pièce de chaque modèle. Je peux toujours chercher l'inspiration dans une création antérieure, décliner les styles, mais ce ne sera jamais exactement le même!
Tes bijoux sont comme tu le dis «imposants». Sont-ils lourds?
Non c’est ça qui est fou ! C’est très léger et les clientes sont toujours effarées quand je les leur pose dans la main. C’est vraiment très étonnant. Ils pèsent 2-3 grammes même pas. On les oublie presque, et ils ne tirent pas l’oreille.
Fais-tu des commandes spéciales sur mesure?
Oui et j’adore ça ! Un jour, une cliente est venue avec un bout de tissu de la robe qu’elle se faisait faire pour le mariage de sa fille. Nous avons choisi ensemble la couleur, les perles, la grandeur de la boucle d’oreilles. Je lui ai fait des propositions, en tenant bien-sûr compte de la couleur du tissu, mais aussi de ses désirs, de sa personnalité, des nuances qui faisaient rayonner son teint, et de toute l’esthétique attaché à un tel événement.
C’est une co-création, un dialogue avec ma cliente. C’est comme cela que je le perçois et je suis complètement partante !
Quelle est ta clientèle? Je dirais que mes clientes ont entre 25 et 70 ans ! Elles ne sont pas toutes extravagantes. Elles ont en commun le fait d’être sensibles à l’artisanat, admiratives devant le travail fait à la main et aimant se démarquer par l’originalité. Elles peuvent porter ça avec un jean et une chemise blanche ! Elles ne suivent pas forcément les tendances mode. D’ailleurs moi-même, je ne les suis pas. Dernièrement, une jeune femme a eu un coup de coeur pour trois paires de boucles d’oreilles. Elle m’a envoyé ce petit mot qui m’a particulièrement émue : « Porter des boucles d’oreilles n’est pas indispensable. C’est aussi une part de rêverie, un signe affiché d’originalité. Il est important pour moi maintenant que ce derrière quoi je me cache ait un supplément d’âme. » Mes bijoux ne sont pas du tout faits que pour des galas ou de grands évènements. On n’a pas besoin d’aller à une soirée à l’Opéra pour les porter!
Quel est ton rapport avec le Made in France?
C’est essentiel. J’aime travailler avec des artisans français, même si je m’autorise à dépasser la frontière avec l’Italie ! (rires). De mon point de vue, il faut collaborer avec des gens autour de nous. C’est tellement important de pouvoir donner du travail à des artisans talentueux dont on veut soutenir le savoir-faire. Et le plus possible localement, pour la préservation de la planète, pour la dignité du travail humain.
C’est sûr que ça rend des bijoux plus chers. Mais c’est important !
Quels sont tes projets?
Continuer de développer ma maîtrise des techniques de broderie d’art car ce savoir-faire est toujours perfectible, tout en commençant à la transmettre. Aussi me lancer dans des créations nouvelles, plus axées “déco”. Et en parallèle, je souhaite poursuivre la création des bijoux en soutache pour ma marque Palmyre Paris.
Un petit secret à partager? J’oublie de porter mes créations ! Je me fais même engueuler par mes copines… Pourtant, parmi les rares fois où je les avais, j’ai été interrogée sur leur provenance ! (rires) Je ne suis pas bonne commerciale ! Merci beaucoup à Palmyre ! VISITER LE BLOG DES FRANÇAIS SONT GÂTES
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